Expériences / Psaume contemporain

Lien avec le
thème de la session:
Quand la Parole se fait patience...
La patience ne se construit pas sur fond de refoulement...
Au premier jour de la session, l'activité d'intégration portait sur le chemin parfois incontournable de la colère à extirper de soi... à sentir... à entendre... pour pouvoir se pacifier, s'adoucir.  Impatience, sentiment d'injustice, déception, écoeurement, exaspération sont à recevoir en soi avec toute leur intensité.  C'est souvent en les laissant sortir verbalement qu'on arrive à en contacter toute la charge.  Mais nous nous interdisons ces 'sorties' car nous ne voulons pas blesser, briser un lien, avoir l'air fou...
Dans la mentalité biblique les manifestations de colère ne semblent pas poser problème.  Avec des mots crus, non censurés, la colère, l'exaspération et la révolte côtoient allègrement la douceur, la patience et la bonté...
Une sagesse nous proposerait-elle de laisser sortir notre colère en 'lieu sûr' ?  Non pas en nous isolant, mais en relation avec le Seigneur, lui qui nous demande de tout lui donner.

"La sérénité (...) c'est précisément le fruit de la prière, et non pas sa condition d'entrée." (Jean-Pierre Prévost)

Louise Bisson

Expérience d'une participante

Me promenant dans le petit boisé je lisais les 'versets criants' des psaumes et pour plusieurs, cela me ressemblait...
Je me suis donc assise sur la souche du saule pleureur et ses tendres jeunes pousses et j'ai écrit 'tout fort':

Poème-psaume

Écoute Seigneur ma prière.
Jusqu'à quand ma colère
aura-t-elle le dessus sur moi?
Oui je voudrais discuter
de quelques unes avec toi.

Pourquoi je me sens coupable,
dure et rejetée ?
Quand je crie je me blesse,
quand j'appelle j'ai peur!

Ignorée, non écoutée,
j'étouffe dans une tempête
qui m'embrase et me dévore
mon coeur se crispe dans ma poitrine.

Je suis couverte de peine.
À l'abri je m'enferme
contre un "refuse" de vent et tempête.
Je m'épuise à crier,
je m'emporte, je rugis,
au lieu d'attendre avec patience
ta force, ton souffle et ta consolation.

Je ne veux plus m'enfermer
dans le silence de ma blessure.
Si la souffrance m'appelle,
je dois parler !
Sachant que ma propre vie est éphémère
mais infinie dans l'amour de Dieu.

J'espère, j'espère le Seigneur!
Parce qu'il se penche vers moi.
Il m'écoute! Il connaît mes cris, mes appels.
Mes peurs il veut les sortir de moi
du grand fond de mon abandon.

Le Seigneur me garde debout!
Les pieds sur son chemin.
Le Seigneur dans sa patience assure mes pas,
entre la colère, la compassion et la douceur.

Josette

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Copie et diffusion permises, en mentionnant le site et l'auteur, Josette McNicoll, Mtl.

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